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A l'addresse de personne... donc, de tout le monde...

9 décembre 2011

Eden, lieu d'aisance (çà ne rime pas)

 

C'était loin, dans un pays que j'aime, il y a tant d'années.

Lors d'une halte dans une pinède pour se reposer, je me suis mis à suivre un petit chemin s'enfonçant dans la forêt.
Tout en progressant je commençais à entendre des voix, des rires, des bruits d'eau.
Plus loin je compris l'origine de ces bruits qui flottaient et dansaient autour des grands pins et eucalyptus.
Je découvris, perdu au milieu des arbres qui le protégeait, un plan d'eau dans une cavité en contrebas, cerclé de quelques rochers.
De jeunes gens se baignaient dans l'eau limpide, se faisaient caresser par les rayons du soleil qui traversaient les branches.
Garçons et filles discutaient, riaient, profitaient d'être là. Peut-être même que des amours y naissaient.
Le bonheur qui régnait là était si palpable qu'on aurait pu le toucher. J'aurais voulu le toucher.
Lové dans son écrin de nature, cet endroit renvoyait à une certaine idée du Paradis.

Mais je devais continuer mon chemin, car, en fait, j'étais venu là pour chier.
Trouvant plus loin un mur de pierre en ruine qui ferait l'affaire,
J'attendais un peu, question de m'assurer qu'il n'y avait aucun passage par ici.
Je m'adossais contre le mur, et me mis à mon ouvrage.
A peine soulagé et rhabillé, je vis débouler par le chemin un garçon à vélo.
Il me regarda, un peu hagard, mais sans se douter que je venais de m'alléger.

Il est de ces petits événements qui tenteraient à vous convaincre du sens dérisoire de votre destin.
Je cherchais un lieu d'aisance et j'ai fortuitement trouvé l'Eden (cela vaut toujours mieux que l'inverse, qui arrive souvent).
Et à quelques instants près, j'aurais pu connaître honte et humiliation, mais, par chance, j'ai évité ce petit malheur.
Tandis qu'à une vie près, j'aurais pu être l'un de ces jeunes gens, mais, par malchance, j'ai raté ce grand bonheur.

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28 septembre 2009

CQFD

Considérant le postulat qui suit:
"Moi" aime "Elle" mais "Elle" aime "Lui"
il serait logique de compléter comme cela:
"Lui" aime "Moi",
Afin que la boucle soit bouclée.
Mais n'ayant aucune envie de me faire sodomiser,
vous comprendrez pourquoi le ménage à trois,
çà n'est pas fait pour moi.

17 août 2009

Enchainé.


Et encore une voiture qui vient d'arriver,
Encore une voiture que je dois nettoyer.

Je suis ici depuis six heures du matin,
Mais aussi depuis des années
A essuyer ces carrosseries à la main.
Avant que les robots et leur bras articulé
S'agitent sans râler jusqu'à ce que tout soit peint
Dix ans à travailler sur cette chaine… ha non, pardonnez,
On doit dire "en ligne" plus "à la chaine", j'en conviens...
Sinon, c'est le Chef qui va encore gueuler.

.

                Et encore une voiture qui vient d'arriver,
               Encore une voiture que je dois nettoyer.

Et Mourad qui n'est pas là pour me relayer,
Il vole de précieuses minutes à ma pause
Mourad, mon frère, je vais encore te détester.
Il y a aussi Gégé, j'aime bien comment il cause.
Ha oui, vivement ce café, j'irais avec Gégé,
Il est gentil, et j'aime sa compagnie quand je me repose.
Sinon, pas beaucoup d'amis avec qui on peut discuter,
Car ici c'est le bruit de l'usine qui s'impose.

                                Et encore une voiture qui vient d'arriver,
                               Encore une voiture que je dois nettoyer.

Tout à l'heure, un type à la blouse blanche est venu,
Il m'a arraché mon chiffon des mains, l'a imbibé,
Et s'est acharné sur une voiture: "C'est comme çà qu'on fait, c'est vu?"
Puis, il a tourné les talons en criant: " La Qualité ! La Qualité !".
Qui es-tu pour venir m'humilier, jeune petit con, parvenu.
Tu ne sais pas ce que c'est de faire çà toute la journée.
Tu as du faire les études pour bien parler, mais on voit bien que tu n'as rien vécu.
Mais bon… au moins pendant cinquante secondes j'ai pu souffler.

                                             Et encore une voiture qui vient d'arriver,
                                            Encore une voiture que je dois nettoyer.

Si mon fils me voyait là, il aurait honte de moi, et détournerait les yeux
Dire que je fais çà pour qu'il ait des baskets aux pieds,
Et qu'aussi, un jour, ce soit lui qui porte la blouse blanche, pas le bleu.
A coup de somnifères la nuit, et de calmants la journée,
Ma femme elle, dans sa tête, elle est repartie au pays des aïeux.
Mon vrai soleil, mon amour, ma fierté,
C'est ma fille chérie Leïla; elle me rend heureux
Elle, elle est encore trop petite pour me mépriser.

                                                                  Et encore une voiture qui vient d'arriver,
                                                                 Encore une voiture que je dois nettoyer.

Mais… que se passe t'il ? Par mon nez mon sang s'écoule,
C'est ce putain de produit pour nettoyer que j'arrête pas de respirer…
C'est certain; déjà j'étais sûr que cette odeur me rendait maboule
Merde, je ne sens plus mes jambes, ma tête se met à tourner,
Que m’arrive t’il ? Çà y est, je m'écroule...
Je vois Gégé là-bas; il me voit, je ne l'entends pas, mais il a l'air de hurler.

Bientôt, autour de moi, les autres gars déboulent.
Leïla, mon cœur adoré, sache que ton papa t’aura tant aimé.

                                                          Et encore une voiture qui vient d'arriver,
                                                             Mais celle-là, Chef, je ne pourrais pas la nettoyer.


13 août 2009

Penchant.

Heureux celui qui n'est pas prisonnier de ses propres habitudes
Les bonnes comme les mauvaises d'ailleurs, peu importe.
Qu'il est beau de ne pas subir cette terrible servitude
Faire que ce soit un éternel renouveau qui l'emporte

Chaque matin il se libère de cette bête immonde
Il ne fait pas de culte à ses propres coutumes.
Celui-là révolutionne et éclaire son monde
Et ce sont autant de vies qu'il écume

Oui, c'est vrai, s'il existe je l'admire
Et je jalouse cette forte attitude
Mais je crains de n'y parvenir.
Comme j'en ai l'habitude...

11 août 2009

...

       Je lui ais envoyé... un texto. Elle a trouvé
        que c'était... bizarre...car il y avait trop
        de points de...suspension. Que c'était plein
        de... sous-entendus. Elle voulait comprendre
        ce qu'il y avait derrière tous ces ... trois
        petits points... C'est vrai que... je savais
        ... et qu'elle...ne savait pas que... moi je
        savais. Mais, j'étais quand même ... sincère
        ... honnête. Car dans tous ces blancs ... il
        y avait tant à ...dire... et encore de ...l'
        amour. Est-ce l'envie de...laisser deviner ?
        Ou bien l'impossibilité ... d'exprimer ? Ces
        points sont-ils un manque ... d'imagination,
        une marque de ... paresse ... ou bien encore
        l' expression de tous ces maux qui restent à
        mes lèvres... suspendus? Les mensonges entre
        nous, et tous ces ... non-dits, ces silences
        auront décidément bien réussi à nous pourrir
        ... la vie. J’ai voulu lui parler... tout en
        la laissant ... deviner ce que j’avais à lui
        ...dire. Au lieu de cela, je l’ais juste ...
        agacé. et elle m’a trouvé... tordu. Pourtant
        dans ma tête, mes idées sont bien ... carré.

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6 août 2009

Men At Work

Encore une heure avant de m'en aller
Soixante minutes et aujourd'hui je n'aurais encore rien créé
Trois mille six cent secondes et je n'aurais rien résolu
Juste à quelques mails vaguement répondu...

Il est difficile d'être, à sa juste valeur, bien employé,
Et de s'"éclater" en mettant en œuvre ses qualités.
Autour de moi, requins et dinosaures m'entourent,
Et aucun véritable ami aux alentours.

Dehors, Il doit bien y avoir de la vie et des filles belles,
Mais voilà, je ne suis pas assez rebelle.
Aujourd’hui il fait si chaud et lourd, mais pas encore assez,
Pour savoir qui accuser pour ma difficulté à respirer.

5 août 2009

Aimer c'est trahir

Cà se termine toujours avec la trahison de l'autre,
Et cela commence avec la trahison de soi-même.

31 juillet 2009

A mon cher ami.

Mon cher ami,

Te revoici aujourd'hui,
Et tu me reviens fortifié.
Après bien des années,
Toi avec qui j'ai grandi.      

Te louer n'est pas de bon ton,
Et j'ai bien essayé de te tromper,
Allant même parfois jusqu'à te nier.
Mais tu as été plus fort que cette trahison.

Tu as permis les rêveries de mon adolescence,
Et es la cause mon intelligence comme de mes errances,
Par toi, agir est une contingence, et grâce à toi aujourd'hui je réécris,
Voilà, c’était quelques mots pour tout ce que je te dois, mon cher ami, l'Ennui.

28 juillet 2009

La diagonale d'un fou.

                                                                    Si      tu souhaites partir, mettre de l'espace entre nous pour respirer mieux,

                                                       Et que       tu       penses que sinon notre amour ne vivra pas bien vieux

                                          Saches que tu ne      me     déçois pas, je n'en ais aucune rage,

                                      Et j'accepte de le vivre,   quittes  à ce que ce passage

                                 dure un peu… laisser le temps.    Alors  ces années                  

                  passées entre amour et complicité saurais-       je    les savourer

          Et toi, rêves-tu à ces instants où c'est vers moi tu que     te    rues?

Oui, j'admets volontiers avec toi qu'en amour c'est la routine qui  tue.

26 juillet 2009

Animal

Sans toi je deviens animal
un être dépourvu de coeur, bestial,
j'accède au monde marginal,
moi qui suis pourtant si banal.

ton attitude injustifiée et glaciale
et ta posture de rupture radicale,
font que je ne sais plus où mettre les voiles
et me voila dans un situation plus que bancale.

Alors dois-je chercher un autre animal,
Du même niveau cérébral,
C'est à dire plus qu'amical,
Et tout autant sentimental

Volia, j'en suis là.

19 juillet 2009

Une minute.

S'il te restait une minute à vivre,
Comment terminerais-tu le Livre?
Ne penserais-tu qu'à la mort,
Songerais-tu aux regrets et remords ?

C'est ton testament que tu irais rédiger,
Ferais-tu le bilan d'une vie mitigée ?
Tu ne serais que pleurs et cris,
Accepterais-tu que tout soit écrit ?

Reverrais-tu défiler en un instant,
Toute ta vie en noir et blanc ?
Ou bien serein, apaisé et sans désaccords
Respirer, jusqu'à ce que tu quittes ton corps?

Ivre mort,          j'écris                encore

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